Oser « désobéir » pour se rétablir

Lorsqu’on vit une période de détresse psychique ou qu’un trouble chronique s’installe, on a besoin d’aide et de conseils pour affronter la tempête. La souffrance et l’isolement nous touchent dans toutes les dimensions de nos vies : nos liens aux autres et au monde, notre énergie, nos rythmes, notre alimentation, notre sommeil… Ils viennent chambouler nos envies, nos projets, nos rêves et nous imposent des limites parfois cruelles, des limites temporaires, des limites qui s’installent…

Les conseillers sont très vite nombreux : les parents, les amis, les médecins, les infirmiers, les éducateurs, les travailleurs sociaux…
Fais ci, fais ça, fais pas ci, fais pas ça…

Certains conseils sont bienvenus et sont des outils précieux pour aller de l’avant, ils nous invitent à retrouver la capacité de décider pour nous même, à construire notre chemin. Mais parmi ces nombreux conseils, certains peuvent devenir lourds, oppressants. Ils viennent parfois dessiner ce qu’on peut ou ce qu’on ne peut pas faire, ils ressemblent parfois beaucoup à des ordres. Il s’agit alors de revenir le plus possible vers « la norme ». Parfois aussi, ces conseils sont déconnectés de notre environnement, de nos ressources…

Reprendre des forces et se rétablir, c’est aussi reprendre le pouvoir ! C’est s’autoriser à rêver de nouveau, à assumer des choix de vie différents. Si on désire voyager en Italie, faire du violon, habiter une yourte, assumer d’être un carré qui ne rentre pas dans les ronds, si ce désir est profond, travailler à le réaliser sera peut-être difficile, mais ce sera aussi source de joie.

Bien sûr, il faut adapter ses projets aux limites et aux ressources du moment, mais faire de ses envies profondes une priorité participe du rétablissement. Autorise-toi à désobéir !