A la conquête de soi
Mieux se connaître
Face à une maladie psychique, il faut œuvrer sur toutes les dimensions du psychisme. Se battre autant pour trouver le bon médicament que pour régler ses problèmes existentiels, en expérimentant et en cherchant son sens. Le traitement médicamenteux reste essentiel pour le rétablissement de la personne.
Même si ce n’est pas une fin en soi et que l’intervention chimique reste une béquille, il faut partir à la conquête du bon outillage des psychotropes. Déjà, il importe de trouver la ou les bonnes molécules qui correspondent à notre singularité. Mais aussi la bonne posologie. Un peu plus, un peu moins, cela peut tout changer.
Mais les médicaments psychotropes ont tous des effets indésirables, qui sont loin d’être secondaires. L’accepter est un travail difficile où il faut peser le coût et le bénéfice du traitement, pour trouver un certain équilibre. Nos troubles ne tombent pas du ciel. Ils viennent aussi de notre position et de notre insertion dans la société.
Les personnes souffrantes de psychose ont souvent un rapport à l’autre difficile. Le désir semble erratique, comme s’il n’arrivait pas à se poser sur un objet.
Pour trouver ses marques, ses repères, la quête c’est aussi de trouver sa place dans le monde.
En effet, alors que sous l’ancien régime, notre statut
social était figé et héréditaire, dans le monde moderne, il faut se construire sa propre place.
Et la trouver, c’est le meilleur moyen, de réussir son intégration sociale, indispensable à une réelle existence sociale. On dit souvent, que les personnes en troubles psychiques sont un peu « perdues ». Face à un monde de plus en plus complexe et précaire, on peut vite perdre le sens de son existence. Or, dans la modernité, nous sommes tous confrontés à une question centrale : Qu’est-ce que tu veux ? On pourrait même rajouter, dans une approche presque spirituelle : Pourquoi tu vis ? A quoi tu sers ?
Répondre à ces questions, c’est faire reculer la maladie, car une personne qui sait ce qu’elle veut, c’est une personne qui peut surmonter plus facilement toute l’absurdité, toute la folie du monde.
Il ne faut pas voir les troubles psychiques comme une altérité non-humaine, comme une étrangeté sans objets. Non, voyons-la plutôt comme une fragilisation de la personne, comme une tragédie de tout ce qui se passe dans notre psychisme.
Je m’appelle Yann Planche, j’ai 42 ans et je suis rennais. Depuis 10 ans, j’écris des articles sur le monde psy à Rennes (santé mentale, psychiatrie)
Mes articles sont publiés sur le site http://www.infopsyrennes.org. Parallèlement, je milite pour augmenter et améliorer la participation citoyenne des usagers. Notamment, je suis co-pilote du GT participation citoyenne du conseil Rennais en santé mentale. J’aime écrire, interviewer et faire de l’observation participante… Partir à la découverte d’autres mondes.»
Idées fortes du témoignage
Idées fortes
– Trouver le traitement ajusté
– Trouver sa place dans la société et dans le monde